Aller au contenu

Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus richement ornées que les idoles des pagodes, la mariée, seule, est vêtue à la mode ancienne. On croirait voir une vivante réplique des figures archaïques de Barhut et de Sanchi. Son ajustement, en certains de ses détails, est purement javanais ou indo-chinois.

Ses pagnes de Bénarès incarnadins, lamés d’or, sanglés aux hanches par-dessus les caleçons de satin cerise, sont ceints, très bas, par une énorme ceinture d’or. De sa coiffure d’orfèvrerie le bandeau passe au ras des sourcils, puis émet une branche qui monte entre eux pour rejoindre le chignon casqué d’or, lardé de fins boutons de jasmin. Et cette masse de cheveux, d’un noir à reflets bleus, se continue en une queue tressée que terminent des floches de soie noire, descendant plus bas que les reins. Un modillon d’or ciselé timbre le front. L’ovale pur du visage brun est encadré par les massifs pendants d’oreilles, les plaques battantes des retombées du bandeau, les piquets de jasmin ; et il ne montre guère que les yeux, tant est grande la profusion des boutons de nez, des houppes d’or qui ombragent les tempes. Le cou est cerclé de colliers plus hauts et plus épais que des carcans. Les bracelets commencent