Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/108

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vent dès le plus bas âge, elle court cette mauvaise fortune singulière de devenir veuve avant que l’union soit consommée ; et sa position est alors de celles que nos esprits, pénétrés d’un idéal de liberté et de dignité personnelle, — en tout étranger aux Hindous, et peut-être pour leur bonheur, — ne peut envisager sans révolte…

Mais on a trop parlé, trop écrit sur ces choses pour que j’entreprenne de vous en retracer le tableau. Il a été poussé, presque toujours, au noir. Juger un peuple aussi différent de nous, avec nos idées, nos coutumes et surtout nos passions égalitaires, est une œuvre vaine dans le présent et terriblement incertaine si l’on prétend tabler sur l’avenir. La mentalité occidentale ne souffre, d’ailleurs, de comparaison qu’à son avantage. La supériorité de notre race ira-t-elle s’affirmant au gré de nos certitudes ? C’est là une autre question, et je n’y répondrai point aujourd’hui. Souffrez donc que je vous raconte, sans autres digressions, le mariage du beau-frère de Naranyassamy.

C’est maintenant dans le centre de la cour un va-et-vient continuel. Sans cesse les époux changent de place. Ils se lèvent, se rasseyent,