Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/130

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au sud de la Péninsule, abondent les Hindous obstinés. Je me rappelle un certain trafiquant de Kurrachi qui, jadis, laissa ainsi sur la table les roupies, et, à côté, les débris d’armure à miroir qu’il prétendait me céder à un prix léonin. Je partis pour Mascate et laissai à Kurrachi la pièce de mailles sans plus m’occuper de l’affaire. Trois mois après, je me trouvais à Mathéran, dans les environs de Bombay, lorsque je vis mon marchand avec son morceau d’armure. Il m’avait suivi à la piste, du Sind en Arabie, de l’Oman à Bombay, me manquant toujours de quelque vingt-quatre heures. Enfin il m’avait rejoint dans la montagne. Mon opiniâtreté valait la sienne, j’eus la maille rouillée au prix que j’avais fixé.

Mes plus nombreux visiteurs, à Pondichéry, sont ces solliciteurs convaincus que je jouis d’une influence sans limites. À les entendre, la moindre apostille, écrite sur une demande, fera obtenir au pétitionnaire un emploi grassement rémunéré. La soif des fonctions officielles sévit, chez les Hindous, au moins autant qu’en France, ce qui n’est pas peu dire. Ils grillent du désir d’être partie prenante au budget, d’avoir la vie assurée par des appointements et sur-