Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/154

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mensions telles qu’on n’en a, je crois, jamais vu. Mesurant près d’un mètre carré, ces vitres, ainsi décorées, contiennent plusieurs centaines de personnages, tous fidèlement et élégamment traités. Au paon de Soubramanyé, il ne manque pas un ocelle ; on compterait les perles du collier de Latchmi, les houppes de la crinière des chevaux, les barbes de l’empenne des flèches qui garnissent le carquois de Rama. Vainqueur, celui-ci est adoré par Anoumam et sa légion de singes verts, à face rouge, revêtus de tuniques dorées, ou simplement munis de petits caleçons blancs ; ce sont Giva et Parvati repésentés avec la face noire, Soubramanyé entre ses deux femmes, Déivané la verte, Yéliammin la blanche, qui ne se fatiguent point de le fixer avec amour tout en humant les parfums de la fleur du lotus. Le brillant tout à la fois chaud et éteint des vieux ors qui chargent les fonds, ou s’épanouissent en fleurons, en gerbes sur les surfaces de cendre bleue ou de sinople, sertit les surfaces jaune paille, turquoise, grenat, aigue-marine, violet d’améthyste, ainsi que les cloisons d’un émail. Les parties claires sont ombrées de rose, de lilas, de gris bleuâtre, de roux passé, par teintes plates, artistement graduées.