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L’impassibilité sereine de la face des Immortels, figée dans un sourire éternel, s’exagère par le mouvement furieux des cavalcades, la poussée des foules, symbolisant la vanité des agitations du monde qui viennent mourir au pied de l’autel des dieux.

Quelle différence avec les tableautins qu’on trouve aujourd’hui chez les mouchys du bazar. Avec Soupou, j’ai visité leurs boutiques, pénétré dans l’atelier des sculpteurs qui modèlent ces délicates figurines de terre dont certaines valent en grâce ingénue et fière les œuvres des choroplastes de Tanagra et Myrina. On a reproché amèrement à l’art indien son « grossier sensualisme ». Ce reproche me paraît revenir bien fréquemment sous la plume de la critique piétiste d’Outre-Manche. Je vous demanderai la permission d’en juger autrement. Les bayadères des deux meilleurs artistes de Pondichéry, Vaïtilingam et C. Apoupatar, sont d’ailleurs exécutées d’après les canons anciens des sculpteurs anglais. Il suffit de compter le nombre de têtes. Jamais l’art indien n’a donné de telles proportions en hauteur à ses créations originales.

Cossopaléom est un petit bourg voisin de Pondichéry. Son nom indique que ses habi-