Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/157

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partagent la besogne de la façon la plus singulière. En voici un, petit, borgne, qui modelé seulement des bras et des mains. Il les fait de toutes sortes, étendus, repliés, arrondis, la main ouverte, levée, fermée, nus ou chargés de bracelets, d’anneaux à pendeloques. Ce grand, sec, adossé à un pilier, façonne des petites têtes, fichées au bout d’un mandrin. Il crée des chefs d’hommes, de femmes, d’enfants, de dieux, des mufles de bêtes. Il tient en ce moment une tête d’éléphant. Celle-là servira indifféremment au monstre à quatre pieds ou au dieu Ganéça qui, comme chacun sait, possède une tête d’éléphant et eut une de ses défenses brisée en combattant victorieusement, c’est certain, le géant Guedjamangasourin. Tel autre pétrit seulement des torses, tel autre des jambes. Et un autre assemble toutes les parties. Une fois finie, la pièce est cuite au four, puis peinte à la détrempe, et enfin on la vernit. C’est par là seulement que les potiers font œuvre de mouchys.

Ceux-ci, en effet, n’exécutent leurs statuettes qu’en bois et en pâte. Jadis tous ces petits commerces étaient extrêmement florissants. Non contents d’inonder l’Inde entière de leurs pro-