Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/162

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crotales, le triangle. Je renonce à énumérer les avatars de Vishnou.

Quant à Krichna, ses aventures galantes sont autant de motifs à sujets gracieux et badins. Que, les baguettes aux mains, il mène la danse sacrée du Kolaton, où quatre couples évoluent entre-choquant leurs petites verges de bois, qu’il nargue du haut de son arbre les bergères (govastris) au bain dont il a volé les voiles, qu’il trône majestueusement, enfoui sous des guirlandes de roses, assis sur un trône dont le serpent à sept têtes forme le dais, ses traits sont toujours ceux de cet adolescent bouffi qu’adore tendrement l’Inde. C’est l’enfant prodigue, le mauvais sujet, le préféré des croyants.

Le voici encore, cet Adonis hindou. L’artiste nous le montre sous les espèces pastorales. Tel Apollon gardant les troupeaux d’Amète, il se tient nonchalamment appuyé contre un arbre, et tire de sa flûte en roseau les accords les plus langoureux. Une vache blanche lui lèche tendrement le talon ; elle semble beugler doucement. Les govastris l’entourent, le couvrent de leurs regards amoureux.

Mais ne comptez point que je vous fasse le récit des amours de ce dieu libertin, moderne