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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/163

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et lascif avatar de Vishnou qui apparut dans l’Inde il y a quatre siècles, peut-être, pour y faire la fortune scandaleuse que vous savez. C’est assez, c’est trop d’avoir encouru déjà le reproche de trop chérir l’art indien et « son sensualisme grossier, vraiment choquant », pour ne pas tomber encore dans cette erreur de magnifier les légendes auxquelles ce sensualisme donne un corps.

C. Apoupatar a bien voulu me promettre une série de ses œuvres. Mais je ne l’aurai pas avant deux mois, tant il se donne pour accablé de besogne. Alors je me suis rendu chez le fameux Vaïtilingam. C’est à peine si le Phidias local consent à poser son ébauchoir pour me montrer la Parvati qu’il achève. Ce Vaïtilingam est un maître, et il ne travaille que sur commande. Ses figures de femme sont posées, campées, drapées avec une gracieuse sévérité qui enchante. Sa science du modelé dans les nus est considérable. Sa connaissance des aplombs, de la compensation des masses, des proportions, des attaches, indique une initiation occidentale. Ce que son art a perdu en naïve originalité, il l’a retrouvé en correction. Pour tout dire, c’est un excellent artiste. — Mais ses œuvres ne