Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/193

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dal, l’esprit n’a pas changé. À cela près que le fameux « arbre aux roupies » est depuis longtemps flétri, et qu’une misère générale remplace la prospérité passée, les mêmes vertus fleurissent chez ces politiciens de village. L’envie, la haine, la calomnie, la dénonciation se développent librement à l’ombre de l’arbre nouveau, l’arbre électoral ! Pour des fonctions salariées, tout porteur d’une carte d’électeur, brahme ou paria, vendrait la France entière et Pondichéry s’il se trouvait quelqu’un d’assez malavisé pour l’acheter.

Mais c’est assez, c’est trop parler de ces questions vaines et irritantes. J’aime mieux vous entretenir, avant mon départ pour le Malabar, de mes recherches d’histoire naturelle aux environs de Pondichéry. Sans aller bien loin, du reste, je puis observer la faune indienne, surtout depuis que Soupou m’a notifié officiellement son départ pour Madras. Cette formule signifie simplement que, pendant quelques jours, mon ami Soupou se désintéressera des choses de son hôtel, dont je continue d’être le seul occupant. Son frère, Soupou Ainapassamy, est chargé alors de la régence. Ces inter-règnes sont particulièrement calamiteux. Le