Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/210

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Sans aller, comme un certain poète indien, jusqu’à nous énumérer les huit cents emplois de ce cocotier cultivé dont les ancêtres sauvages croissent encore dans les forêts du Malabar intérieur, il nous en indique les principaux. La sève devient une boisson fermentée, nutritive et rafraîchissante, une sorte de vin blanc aigrelet dit callou et vin de palme, qui peut se tourner en bon vinaigre. Par évaporation, elle fournit une cassonade noire dont, par voie de distillation, on obtient l’arack, cette eau-de-vie dont la canaille en général, et mes deux pousseurs en particulier, font une abusive consommation. Avec le tronc on fabrique les charpentes des paillottes ; les palmes en constituent le toit. La noix fraîche est un savoureux comestible, le lait limpide un breuvage délicieux ; la pulpe sèche, râpée, entre dans la composition du carry ; par écrasement on en extrait de l’huile ; comprimée, elle n’est autre que le copra qui s’exporte par millions de kilogrammes jusqu’en Europe et constitue les tourteaux propres à l’engraissement du bétail. L’enveloppe fibreuse de la noix est un combustible. Que sais-je encore ?

Mais le cocotier compte de nombreux enne-