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DANS L’INDE DU SUD

maison : charpentes, parois, toiture, cordes pour relier le tout. La fleur mâle, une fois sèche, est combustible. La fleur femelle donne une sève potable, qui est le vrai vin de palme, le véritable callou supérieur à celui du cocotier ; il en est de même de son sucre et de son arack. Qu’on laisse le régime de fleurs se développer, on a des fruits dont l’amande et la pulpe constituent un excellent manger. Leurs sucs, épaissis après cuisson, se solidifient en une pâte qui se débite en tablettes et se consomme ainsi que la pâte de jujube. Si on plante la graine, elle a vite germé, et la jeune pousse, dès qu’elle atteint un pied de haut, se mange en bouillie. Sa richesse en matières amylacées la rend très nutritive. Le bourgeon terminal de l’arbre est célèbre sous le nom de chou palmiste ; mais cette friandise est assez coûteuse, car on ne se procure une salade qu’au prix de la mort du palmier. Le bois, beaucoup plus compact que celui du cocotier, et incorruptible, est estimé surtout pour les pilotis. La feuille entière, convenablement desséchée, est l’élément fondamental de toute toiture. Ces palmes imbriquées, liées sur les solives des combles, sont imperméables à l’eau du ciel, impéné-