naît l’esprit des conseils municipaux et généraux de l’Inde française, cette prudence ne saurait être blâmée. Le jardin botanique de Pondichéry rentre dans la catégorie des exploitations potagères. Les particuliers peuvent s’y procurer, à des prix raisonnables, les légumes, les fruits et les fleurs dont l’industrie indigène est incapable de l’approvisionner suffisamment. J’ai regretté, il y a quelque vingt ans, de n’avoir pas été nommé botaniste agriculteur à Pondichéry. Je m’en félicite aujourd’hui en voyant l’état de la fondation à laquelle j’avais failli m’intéresser.
Ce jardin m’est pourtant cher à plus d’un titre. C’est là que j’ai capturé, certain matin, la rare Cicindela corticata qui, pareille à la petite Euryoda paradoxa de Ceylan que j’ai retrouvée dernièrement en quantité à Mahé du Malabar, court lestement sur le sol aride, en plein soleil, et ne s’envole qu’à la dernière extrémité. Sur la boue desséchée des rigoles d’irrigation, j’y ai encore recueilli de jolis Mastax, petits brachynes rouges dont les élytres noires portent des taches orangées et blanches ; ils trottent avec une agilité sans pareille, se réfugient dans les gerçures du sol, avec les Callistomimus qui imitent leur