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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/233

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Pour l’artiste et l’archéologue, Aïnar et ses chevaux sont toujours une heureuse rencontre. Les seconds surtout fournissent maints renseignements utiles sur les types archaïques et le harnachement de la monture de guerre. Pas une bossette du mors, une pièce de la têtière, pas un modillon de la croupière ou une pendeloque des colliers de poitrails, pas un miraillet des brides qui ne soit reproduit avec une puérile, naïve et entière exactitude. Et de même pour toutes les pièces de la selle. Quant à la bête elle-même, le parti de la masse est si fidèlement respecté, pour grossier que soit le modelé, qu’on reconnaît le traditionnel étalon iranien des belles miniatures mogoles, voire même celui de certains bas-reliefs assyriens, encore que le type ait tant soit peu changé. Car vous n’ignorez pas que rien n’est plus sujet à varier dans l’espace et le temps que les races de chevaux de guerre, puisque, pour n’en prendre qu’un exemple entre cent, les débris de chevaux de lance, datant du XVe siècle, trouvés au cours des fouilles en Italie, ont révélé un animal aujourd’hui disparu, mais rigoureusement identique aux monuments figurés contemporains.