Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/25

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gène. Car les animaux s’importent tout comme les plantes. Depuis qu’il a multiplié les moyens de transport, l’homme est devenu un agent de dispersion à nul autre pareil. De mon bateau, je vois ce que chacun de ces arbres pourrait me fournir. Plus d’une espèce circa-méditerranéenne doit fréquenter dans ces bosquets en miniature. Depuis les eumènes, grandes guêpes solitaires au ventre en alambic, qui voltigent affairées à la recherche des chenilles et des araignées qu’elles entasseront dans les cellules de leur nid maçonné, jusqu’aux lourdes xylocopes noires aux ailes violettes, abeilles charpentières qui fourragent parmi les petites fleurs d’or, c’est autour des acacias un bourdonnement continu. Encore un peu, et je distinguerais, courant sur le sable, les pimélies épineuses, les adesmies bancales, les zophosis qui ont la forme d’une nacelle, les arthrodes globuleux, population nègre, avide, affamée, à l’affût du moindre déchet, pour qui un noyau de datte ou une pelure de pastèque est un festin sans pareil.

A défaut de ces hôtes des solitudes, je me rabats sur les oiseaux. Ceux-là sont perceptibles à l’œil nu, et leur nombre est immense. Entre