tels que celui de Ram-Rat, où il est dit que les voûtes à points convergents « ne dorment jamais ». Les têtes des saillies, dans toutes ces assises croissantes, sont si admirablement travaillées en doucines, terminées en poupe de vaisseau, reliées aux encorbellements par des consoles à pendentifs et à culs-de-lampe, que l’on n’éprouve jamais cette impression de sécheresse que donne trop souvent dans nos monuments l’abus des lignes horizontales et verticales, sans amortissements. Et l’on ne sait ce qu’on doit ici le plus admirer, ou de la sveltesse de toutes ces colonnes décomposées, ou du poids énorme des corniches monolithes qu’elles ne cessent de supporter depuis des siècles. De ces corniches, chantournées en courbe circonflexe pour former auvents, le façonnage a été exécuté au ciseau, en plein granit, dans des blocs longs de plusieurs mètres, avec les ornements entablés, les mutules, les gouttes du coupe-larmes et toute la série des monstres constituant le couronnement du chéneau.
Le travail de ces artistes dravidiens n’est pas moins à louer dans les piliers. Ceux du mandapam du Kaliana comptent parmi les merveilles du genre. Les blocs dans lesquels ils sont pris