Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mesurent encore jusqu’à deux mètres de diamètre, et sur chacune de leurs quatre faces. Et parfois, d’un même bloc, sortent quatre colonnes avec leur base, leur chapiteau, leurs colonnettes accessoires et les groupes d’hommes luttant contre les monstres cabrés. Les archéologues anglais, dont l’enthousiasme pour les productions de l’art indien n’a généralement rien d’excessif, ont avoué qu’il n’existe rien, dans les plus beaux monuments de notre Europe, qui leur puisse être comparé. Cette opinion est juste. Il convient, en effet, de ne pas oublier que nos tailleurs de pierre, voire nos sculpteurs, n’ont jamais attaqué qu’une matière facile à l’outil, des roches calcaires, pour tout dire, dont certaines, si vous prenez l’albâtre, pourraient se travailler avec un ciseau de fer doux. Les granits, les gneiss, les micaschistes, les serpentines de l’Inde ne se laissent point ainsi entamer ; et ce serait à nos graveurs en pierres fines à nous apprendre comment on traite sur le tour ces substances plus dures que l’acier trempé, et qu’on est, dans la pratique, obligé d’user avec de la poussière de corindon ou de diamant. M. Maspéro nous a renseignés sur les procédés des sculpteurs de l’antique Égypte,