Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/307

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le fouet d’un despote », et ils nous proposent en exemple les Juifs qui collaborèrent aux pyramides des Pharaons. Permettez-moi de n’en rien croire. Les enfants d’Israël ne se seraient point ainsi laissé victimer. Pour aller au pire, peut-être ont-ils transporté les briques et autres matériaux à pied d’œuvre, et encore moyennant rémunération. On les paya, suivant les us et coutumes de la vieille Égypte, où la monnaie n’avait pas cours, avec des denrées.

Et encore, les conquérants cholas, yadavas, pandyas, d’autres même dont les noms sont oubliés, auraient-ils obligé tous ces bons Hindous à travailler pour la gloire, jamais ces pasteurs de peuples ne les auraient rendus artistes de par leur royale volonté. Qu’il s’agisse de ciseler la pierre en observant les canons, de composer des groupes, de leur donner le mouvement, de ménager les proportions, de conserver le caractère de l’ensemble, jamais on n’obligera un homme, eût-il le glaive au-dessus de la tête, à enfanter à la grosse de tels chefs-d’œuvre. Aussi bien, sans plus longtemps nous divertir, reconnaissons que la chose est très simple et ignorée de personne. C’était affaire d’argent, et l’Inde du Sud en avait alors plus qu’à sa suffisance, le