Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/309

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tant en compte les différences de pouvoir d’argent et dans l’espace et dans le temps.

Ainsi, me livrant à mes réflexions, je m’achemine lentement vers le sanctuaire central. À mesure que nous avançons, le décor de la pierre perd en richesse. Les couloirs n’ont plus ni piliers ouvragés ni bas-reliefs. Voici enfin le vimana, le saint des saints, le sanctuaire !… Une petite loge carrée avec ses quatre murs nus, sans fenêtres, et ne prenant son jour que par la porte étroite et basse, rectangulaire. Au plafond, quatre poutres de bois, les seules de tout ce temple où les voliges, les lambris, les plinthes, les stylobates sont de pierre. Ces poutres parallèles s’alignent pour rappeler les quatre Védas. La chaleur est étouffante et l’obscurité presque complète. Un pion agite sa torche allumée, passe le seuil, je le suis, et c’est sur les dalles une déroute de bêtes immondes, comme si les esprits de la pagode souillée, empruntant les espèces animales, s’enfuyaient à l’approche des étrangers, tels les grands dieux de la Grèce en ce jour funeste où l’Olympe fut envahi et le pouvoir de Jupiter mis en question. Quand les crapauds, les blattes et les grillons ont disparu, ce sont les chauves-souris et les