Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/310

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hiboux qui nous éventent de leurs ailes. Tout ce monde des ténèbres a pris l’alarme pour bien peu.

Nous nous retirons que leur vol incertain raye encore en zigzag les tourbillons de fumée des flambeaux en paille. Ce n’est pas le sanctuaire lui-même, avec ses murs de pierres polies, d’un irréprochable appareil, son autel carré de granit où se dressait jadis la statue de Çiva, ses quatre poutres même, qui sont intéressants, mais ses entours. Du couloir, que nous avons dû suivre pour accéder au vimana, les parois ont été percées de larges fenêtres, sans doute à l’époque où l’on installa l’Arsenal. Au beau temps, c’était un long boyau obscur, garni d’une banquette de pierre, dans toute sa longueur, et sur cette banquette s’alignaient par rangées les images des dieux. On m’a raconté qu’entre ces idoles, de taille moyenne, les moins précieuses étaient d’argent massif ; et beaucoup, d’or pur, avaient leurs yeux et leurs ornements faits de pierreries. Je n’oppose rien à ces dires. On m’a affirmé quelque chose de bien plus extraordinaire, et le témoignage formel d’un agent du gouvernement anglais ajoute son poids à la « crédibilité » de l’histoire. Le puits que chacun peut voir en face du mandapam, à l’angle nord-