Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/39

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du marbre qu’ils connurent pratiquement mieux que personne.

Mais ce peuple d’hommes bronzés, portant chignon et dont la figure et l’allure sont celles de filles, m’observe, m’entoure. J’en suis réduit à m’éloigner. Prenez, si vous voulez, cela pour une boutade, mais Colombo serait le plus charmant des pays si l’on en supprimait les habitants. Toujours ces Cinghalais m’ont déplu, et cela pour des raisons où vous me dispenserez de m’étendre. Je viens de vous laisser entendre la cause première de cette aversion. Au contact des Européens, ils n’ont su qu’augmenter leurs vices. Des Indonésiens, dont ils sont tellement prochains qu’on les peut dire identiques, ils ont les mauvais penchants sans en posséder la réserve. Paresseux, cupides, dissolus, ils se sont faits audacieux et insolents depuis les réformes libérales. Gavroches de l’Asie, il ne leur manque que le courage pour se rendre turbulents. La faute en est à l’Européen passager et aussi à ces trafiquants qui, à chaque exposition universelle, amènent à Paris l’écume de cette plèbe des ports qui travaille, une fois rapatriée, à répandre parmi les Indiens la tradition de mépris pour les habitants des capi-