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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/43

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vers le massif central dont les pics d’Adam et de Pedrotallagala sont les points culminants, les aspects se diversifient. Les rivières coupent, par places, les murailles de roches rouges, au loin le pic d’Adam dresse, à plus de deux mille mètres, sa haute cime où le Bouddha laissa l’empreinte de son pied. La silhouette indistincte du pic est perdue dans les nuages, il pleut toujours. Des éléphants, réjouis par l’ondée, se baignent gravement dans l’eau jaunâtre où ils se dressent, immergés jusqu’au ventre, et s’aspergent de leur trompe, comme si la pluie ne leur apportait pas une suffisante fraîcheur.

Lentement, le train poussif continue de monter. Il grimpe à flanc de coteau, s’enlace autour des buttes, tel un serpent, s’arrête devant des gares rustiques où des indigènes s’empressent, chargés de paquets ; l’un d’eux s’introduit dans un wagon avec un matelas roulé, deux fois plus gros que lui. Par endroits, la voie est si étroite qu’on côtoie le vide. Mais on peut se pencher à la portière : le précipice n’a rien d’effrayant, tant ses parois sont tapissées de verdure. D’ailleurs les travaux des ingénieurs anglais ont la réputation de valoir par la solidité. Partout où je suis passé, dans l’Inde, je n’ai rien vu qui