pendant deux jours et deux nuits. Puis, à Pondichéry, nous avons subi le traditionnel transbordement par chelingues. Seules, ces grosses barques sans quille sont capables d’affronter les trois rangs de brisants qui défendent l’accès de cette côte plate et sablonneuse, où les cocotiers abondent, uniformément déjetés par le vent du large.
Si peu variés que soient ces rivages, je ne les ai pas revus sans plaisir, tant on se sent porté à essayer de revivre le passé, de retrouver les témoins familiers de ses années de jeunesse. Voici, encore au loin, les maisons carrées, jaunes ou blanches, surmontées de terrasses, les allées de porchers, les hautes colonnes en granit sculpté qui se dressent autour du monument de Dupleix. Voici le petit phare rond, en manière de tour, avec le pavillon qui pend le long de sa hampe, dans la lourdeur de l’air, et la fontaine monumentale, de style jésuite, qui marque le milieu de la place du Gouvernement.
C’est bien toujours la petite ville qui dort sous le soleil brûlant. À défaut d’autres signes, je la reconnaîtrais à sa plage déserte, à ses quais dégarnis, où quelques coolies faméliques pous-