Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/90

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fique Hindou, accentue, par son écharpe tricolore, le caractère officiel des choses. Un brahme s’attache à ma personne, et par l’entremise du commissaire, qui sert de truchement, je suis renseigné sur toutes les particularités de la fête. Ce sacerdote, discrètement, approuve mon enthousiasme pour cette magnifique religion assez sûre d’elle pour ne point admettre de prosélytes. On peut perdre sa caste, être exclu du brahmanisme, — de l’hindouisme, pour mieux dire, au sens moderne des mots, — mais on n’y peut pas entrer. C’est grand dommage. Pour un peu, répudiant mes origines, j’aurais demandé l’initiation au Çivaïsme !

Quelques brahmes, cependant, s’embarquent sur le radeau toujours maintenu au pied du perron par ses amarres. L’un s’assied à cropetons sur l’autel, au pied des statues dorées, dont les bras brandissent leurs attributs habituels. Çiva a dans ses huit mains le trident, le daim, l’arc, la massue, le tambour, la corde, l’épée et le disque du tonnerre. Soubramanyé a l’arc, les flèches, et le glaive, autre image de la foudre. Parvati tient une fleur du lotus dans deux de ses quatre mains. Des deux autres, l’une est dressée, dans le signe qui rassure, l’autre lar-