Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[15]

que l’on doit à feu M. Herman, eſt celui-ci. Le corps A, de 1 de maſſe & 2 de vîteſſe, vient frapper le corps élaſtique B, en repos & de 3 de maſſe, il lui communique 1 de vîteſſe, & il retourne lui-même en arriere avec 1 de vîteſſe, en cet état il rencontre C, autre corps à reſſort & en repos, de même maſſe que A, il lui communique le degré de vîteſſe qu’il avoit & qu’il perd, & il demeure en repos. Or ſi l’on multiplie la maſſe de B, qui eſt 3, par 1 de vîteſſe, ſa Force ſera 3, de l’aveu même de ceux qui refuſent d’admettre les Forces Vives, & pareillement ſi l’on multiplie la maſſe de C, qui eſt 1, par 1 de vîteſſe, on aura 1 de Force ; ce qui fait en tout 4 de Force ; d’où il ſuit, ſelon les principes mêmes des Adverſaires, & ſelon leur maniere d’évaluer les Forces Motrices, que 2 degrés de vîteſſe & 1 de maſſe dans le corps A, qui ne font que 2 de Force, ſelon eux, ont produit 4 de Force dans la nature après le choc. Mais ces 4 degrés de Force n’ont été produits ou communiqués par le corps A, que parce qu’il les avoit ; donc, concluez-vous, la Force du corps A qui avoit 2 de viteſſe & 1 de maſſe, étoit 4, c’est-