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Page:Mairet - Marca.djvu/104

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donne cette hardiesse tranquille que vous trouvez en moi et qui vous… déplaît ?

Elle ajouta ces derniers mots d’une façon hésitante : cela voulait dire « je ne veux être que ce que vous désirez que je sois. » Maxime en fut un instant touché ; c’était très gentil d’être aimé aussi ingénument.

— Qui ne me déplaît en aucune façon — au contraire !

Et lui prenant les mains, il les porta toutes deux à ses lèvres. Le beau Maxime ne pouvait pas se trouver auprès d’une femme sans lui faire un peu la cour. C’était plus fort que lui. Marca devint très pâle, et doucement retira ses mains. Cependant elle ne songeait pas à fuir.

— On vous cherche partout !

La baronne Amélie se trouvait devant eux ; elle avait tout vu, et sa voix dure, ses petits yeux méchants disaient assez qu’elle n’était nullement disposée à jouer le rôle de bonne mère, bénissant une union heureuse. Marca, qui sentait en elle une ennemie, rassembla toutes ses forces, et, souriante, dit :

— Nous comptions bien nous diriger vers la table de thé — j’adore le thé — prenez-vous mon bras, chère tante ?

— Merci, j’ai un mot à dire à Maxime. — Et elle lui tourna le dos. Marca s’éloigna laissant la