Page:Mairet - Marca.djvu/105

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mère et le fils ensemble ; Maxime avait l’air moins crâne que tout à l’heure,

— Qu’y a-t-il donc, maman ? fit Maxime qui détestait les scènes.

— Il y a que je n’en veux pas, tu entends ? je n’en veux pas, moi ! Ton père a je ne sais quelles idées saugrenues en tête, mais quant à moi, je te déclare que jamais je n’accepterai cette enfant du ruisseau comme ma belle-fille, jamais, jamais !

— Bah ! Si on lui donne quelques millions.

— Ces millions te reviendraient de droit, à toi et à tes sœurs, si cette créature ne se trouvait pas là. Puis, ces choses-là, vois-tu, ne se raisonnent pas ; je la déteste ! Plus Véra la met en avant, plus j’espère un jour la voir misérable, perdue, dans la boue, pour laquelle elle est faite !

— Voyons, mère, à quoi bon se mettre en colère ? D’abord, de ce que je lui dis qu’elle est gentille, il ne s’en suit pas que je doive l’épouser. Je n’ai aucune envie de me marier, seulement j’ai diablement besoin d’argent !

— Qu’est-ce que tu peux bien faire de tout l’argent qu’on te donne ?

— Je le dépense, parbleu ! C’est ridicule ce qu’on me donne ; il me faudrait un appartement à moi — est-ce assez absurde, un grand garçon comme moi qui demeure « chez papa» ! Oh ! je ne suis pas exigeant, je ne demande pas un hôtel ; un tout