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Page:Mairet - Marca.djvu/195

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s’il le fallait ; l’agonie d’une passion est chose trop pénible pour chercher à la prolonger, quand on sait comment doit inévitablement se terminer cette agonie. Il croyait être tout à fait certain que le désir de revoir Marca n’entrait pour rien dans sa résolution. Elle était heureuse, il n’avait qu’à s’effacer.

Mais en ce moment, pendant que les paroles des deux femmes retentissaient à ses oreilles, pendant que ces pantins sur la scène exécutaient leurs dernières grimaces de coquetterie et que l’auditoire, un peu réveillé par le sentiment que la fin approchait, faisait entendre le petit murmure de convention : « Charmant !… Que d’esprit !… On ne joue pas mieux au Théâtre-Français… » Ivan sentit une révolte telle contre Maxime, contre Véra surtout, que le doute pour lui ne fut plus possible.

Eh ! bien, oui, il aimait Marca. En vain il avait longtemps cherché à se le dissimuler. Son amour s’augmentait maintenant d’une pitié tendre. Elle était malheureuse ; il n’avait pour en être sûr qu’à la regarder pendant qu’elle se croyait oubliée dans son coin ; il n’avait qu’à voir le tremblement des lèvres, les cercles bistrés autour de ses yeux. Désormais, il savait ce qu’il voulait savoir, et surtout il savait ce qu’il avait à faire.

Il n’hésita pas un instant. Ses combats intérieurs avaient cessé, il était homme, et son premier de-