Page:Mairet - Marca.djvu/204

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bien me la faire prendre en grippe, cette pauvre petite, — la fortune que votre frère m’a laissée vous reviendrait, et que Maxime, de son côté, par un mariage riche, ajouterait encore à la considération de la famille. Vous vous trompez ; je fonderais un hôpital pour les chiens errants plutôt que de laisser mon argent à ceux qui m’auraient bravée !

— Il y a un autre point à discuter, fit Jean doucereusement. Maxime n’est pas seul à faire la cour à votre protégée. Marca est si jeune qu’elle pourrait bien s’être trompée en se croyant éprise de mon fils ; laissez-lui le temps de se connaître elle-même, de voir si après tout elle ne préfère pas… un peintre de grand talent à un joli garçon qui jamais ne fera parler de lui…

— Ce n’est pas la première fois que vous me dites cela, répondit Véra, gardant un très grand calme. Je vous assure que vous vous trompez. M. Nariskine ne songe nullement à Marca, ni Marca à lui ; je les ai observés : je suis sûre de ce que j’avance.

— Je les ai observés aussi, et je crois ne pas m’être trompé ; M. Nariskine, quand il a compris qu’il aimait Marca, sachant que son cœur n’était pas libre, s’est éloigné, en homme d’honneur qu’il est. À son retour, il a cru s’apercevoir que Maxime prenait un peu à la légère ses devoirs