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Page:Mairet - Marca.djvu/205

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de fiancé, et que la pauvre enfant n’était pas heureuse. Il est resté.

Véra, malgré tous ses efforts, sentit qu’elle pâlissait affreusement ; une petite sueur froide perlait sur son front. Il y eut un moment de silence très pénible ; enfin elle dit :

— Que cela soit ou non, ma résolution n’est pas ébranlée ; Marca épousera Maxime au mois de décembre, comme j’ai eu l’honneur de vous l’annoncer.

— Fort bien ; mais alors parlons affaires.

— Parlons affaires, je ne demande pas mieux, et, puisque c’est pour vous, paraît-il, une pilule à avaler, je saurai la dorer. Que demandez-vous ?

Jean avait souvent prévu cette question ; cependant il hésita un instant, cherchant à deviner, d’après le visage à moitié détourné de sa belle-sœur, jusqu’où il pourrait aller. Enfin il se hasarda :

— Dans la position de Maxime, avec sa tournure et ses manières, il pourrait bien prétendre, parmi les jeunes filles bien nées de notre entourage, à une femme, qui lui apporterait une dot de près d’un million — de plus même, peut-être. Marca n’est pas bien née…

— Et à cause de cela, je lui en donnerai deux.

Jean ne s’attendait pas à autant de générosité. S’il avait su dès le commencement à quoi s’en tenir, il