Page:Mairet - Marca.djvu/211

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tinct le dais royal, le diadème, le manteau d’hermine. Marca s’était glissée sur un coussin à ses pieds, et se faisait caressante et câline ; il était bien rare qu’elle se trouvât seule avec sa bienfaitrice, cela ne lui était pas arrivé depuis plusieurs mois.

— Il me semble quelquefois, marraine, que vous n’êtes pas contente de moi, et je voudrais tant vous plaire ! Je vous jure que ce n’est pas l’intérêt qui me fait parler, quoique je sache que je ne suis quelque chose en ce monde que parce que vous le voulez bien. Je dois être une créature bien incomplète ; il doit me manquer quelque qualité essentielle, puisque, depuis que je vis auprès de vous, je n’ai pas réussi à me faire aimer — et que j’ose à peine vous aimer. Ah ! chère marraine ! je sais que les scènes vous déplaisent, aussi je ne fais pas de scène… je cause tout tranquillement là, à vos pieds ; je ne veux pas pleurer… je vous assure que je suis très calme. Vous parlez de mon rôle, je crains de ne le pas bien comprendre ; il me semble que ce rôle comporte un peu de l’amour d’une fille… des caresses d’une fille à sa mère adorée : et voyez comme je suis gauche et bêtement peureuse… Je n’ose pas, vrai, marraine, je n’ose pas !

— Tu es une bonne petite fille, Marca, et je t’aime bien aussi ; mais j’ai l’affection calme, vois-tu. Je t’ai dit que je travaillais à ton bonheur, je vais te le prouver : tu aimes Maxime, tu l’épouseras