dans trois mois, ton mariage doit se faire en même temps que celui de Laure : c’est décidé.
Marca se leva toute droite, appuyant une main à son cœur, qui battait avec violence ; elle était si pâle que Véra la regarda avec étonnement ; elle ne la croyait pas capable d’une émotion aussi forte,
— Dans trois mois…
Elle répéta ces mots plusieurs fois.
— Mais oui : Je pense que cela ne te déplaît pas ; et certes, l’idée d’être la femme de Maxime n’est pas pour toi une idée nouvelle, puisque, cet été, vous avez échangé des serments… si je ne me trompe. Tu ne l’aimes donc plus ?
— Oh ! si, marraine, si…
Elle parlait avec difficulté.
— Il m’a toujours semblé très naturel, tout simple même d’être sa femme… un jour. C’était toujours loin, vague, comme le « quand je serai grand » des petits enfants. Dans trois mois… le voudra-t-il ? M’aime-t-il toujours, lui ?… Et sa famille, qui ne veut pas de moi ! Pourquoi ne veut-elle pas de moi, marraine ? On dirait qu’une honte quelconque… Elle s’arrêta, craignant de pleurer, n’oubliant pas, même au milieu de ses plus fortes émotions, que sa marraine n’aimait pas les scènes.
— Puisque je te dis que tout est arrangé, que non seulement on veut bien de toi, mais qu’on est enchanté de ce mariage…