Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/102

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retourne en même tems ; elle offre à ce témoin, qui ne perdoit rien, une gorge raviſſante & qu’elle a en effet aſſez belle, puis le regardant avec tendreſſe, elle continue ; „ Oui, vous voyez en moi, mon Pere, la plus coupable des péchereſſes : c’eſt au tribunal de la pénitence même, c’eſt en dépoſant mes iniquités, que je m’en couvrois de nouveau, que je puiſois un amour ſacrilege inceſtueux. Ah ! que ne puis-je quitter les habits de mon ſexe, prendre un habit religieux, aller vivre auprès de lui, le ſervir & ne le point quitter, & repaître au moins ſans ceſſe mes regards du plaiſir de contempler ſa face vénérable : car il a l’air majeſtueux comme vous, le regard benin & doux, la voix onctueuſe & touchante ; je crois le voir & l’entendre…, Malheureuſe ! qu’ai-je dit ! Hélas ! vous ſeriez inexorable comme