Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/14

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ment d’un garde du corps, ſon ami, qui étoit à Verſailles ; là elle s’étoit miſe dans un fiacre, & étoit rentrée chez elle de façon à ne laiſſer aucun veſtige de mon enlévement, & à ſe ſouſtraire à toutes les recherches. Auſſi quelque ſoupçon qu’eût mon pere, quelque diligence qu’il mît à me pourſuivre, il ne put rien découvrir, & n’a dû enſuite qu’au hazard ce qu’il n’avoit pu obtenir des plus hautes protections & de la police la plus vigilante ; mais ces pourſuites intriguerent ma conductrice, au point qu’elle fut pluſieurs jours, ſans oſer me faire venir chez elle, ſans venir ou oſer envoyer où j’étois. Elle s’y rendit enfin un ſoir.

Cependant j’étois reſtée entre les mains de la gouvernante du garde du corps, duegne sûre, qui m’avoit choyée de ſon mieux, m’avoit fait manger & coucher avec elle, & m’avoit apparemment ſi bien viſitée durant mon ſommeil,