Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/140

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moit, & moi je n’éprouvois que des deſirs, des irritations vaines. Je voulois m’en débarraſſer : mes efforts ne ſervoient qu’à lui donner plus de pied. Ce priape inſatiable, collé ſur moi, ne déſemparant point de ſa place, répétoit ſes ſacrifices preſque coup ſur coup… A la fin je ſaiſis un moment de relâche, & m’en débarraſſai en le qualifiant de l’épithète qui lui convenoit, en maudiſſant l’abus qu’il faiſoit de ſes talens, en proteſtant bien que ma porte lui ſeroit pour toujours cloſe… Nos débats duroient encore, lorſque Monſeigneur vint fermer la marche de cette journée. Je fus obligée de traiter ce vilain avec les mêmes égards que j’aurois eu, pour le greluchon le plus favoriſé. Je n’avois pas eu le loiſir de me rajuſter : il me ſert de valet de chambre, & quand le déſordre où il m’avoit mis eſt un peu réparé, je lui indique ſa marche pour ſor-