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il me proteſta très-ſérieuſement, qu’il pourroit ajouter des déciſions de caſuiſtes recommandables[1]. Il me parut plaiſant qu’un militaire citât de pareilles autorités, & à qui ? Je me récriai enſuite ſur l’énormité de l’introducteur, qui me cauſeroit des douleurs effroyables. Il me raſſura par un proverbe provençal, qu’avec de la ſalive & de la patience on venoit à bout de tout.[2] Alors la curioſité me prit : je voulus éprouver ſi l’agent dans un pareil exercice, recueilloit en effet beaucoup de plaiſir ; s’il refluoit dans le voiſinage, & ſi la patiente en pourroit goûter quelqu’un. Il s’y prit en homme intelligent & qui n’étoit pas à ſon coup d’eſſai : il nageoit dans les délices, il étoit ravi ; il s’extaſioit, ſe pâ-

  1. Entre autres du Jéſuite Sanchès, De matrimonio.
  2. Ce proverbe au naturel eſt qu’avec de la ſalive & de la patience, un provençal en******** une mouche.