Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/144

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te prêtraille, je ne ſais que devenir & que répondre. Je m’apperçois que la porte étoit dégagée, je m’y précipite & gagne la rue ; je cours devant moi ſans ſavoir où je vais. Je monte dans le premier fiacre que je rencontre, & me fais conduire chez Mad. Gourdan ; car je la regardois toujours comme mon réfuge dans ma détreſſe. Elle me reconnoît ; elle m’accueille & me fait conter mon hiſtoire : elle me dit qu’il ne faut pas ainſi jeter le manche après la coignée : que je dois, dès le lendemain matin, retourner à ma maiſon. J’arrive & vois un écriteau qui porte ; maiſon à louer préſentement. J’entre ; je ne trouve que les quatre murailles & ma femme de ménage, qui me dit qu’elle a ordre de reſter là tout le jour pour montrer les lieux : que, dès le grand matin, on avoit payé le propriétaire, & qu’un tapiſſier étoit venu enlever les meubles comme lui appartenant.