Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/145

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Je retourne inſtruire maman de cette vilainie du Prélat : elle me fait lui écrire, & me dicte une lettre de bonne encre, à laquelle, afin de ne pas ſe compromettre, il ne répond point : mais il m’envoie mon ancienne ménagere, pour me déclarer de ſa part, que, s’il m’arrive de me porter à l’éclat dont je le menace, il me fera enfermer à la ſalpêtriere. C’eſt alors que Mad. Gourdan, par ſes protections, voulant éviter tout malheur de cette eſpece, m’a fait inſcrire ſurnuméraire à l’opéra. Depuis elle a mis en jeu les Prélats, ſes amis, qui ont négocié auprès du mien. Les pourparlers ont été longs ; il étoit outré ; il ne vouloit s’exécuter en rien ; mais lorſque ma groſſeſſe a été certaine, on a tellement fait valoir cette circonſtance, qu’il m’a envoyé cent louis, dont s’eſt emparée Mad. Gourdan, ſous prétexte de mon entretien, de ma penſion, de mes couches futures. Du