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Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/17

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ſon. La femme de chambre, qui étoit venue me prendre miſtérieuſement en brouette, me fit entrer d’abord dans une eſpece de chaumiere, en ſorte que je crus être retournée au village. Nous traverſâmes enſuite une cour, où, quoiqu’il y eût une porte charretiere, des écuries, des remiſes, je vis auſſi des étables, une laiterie, des poules, des dindons, des pigeons, ce qui s’accordoit aſſez à mon idée. Je fus enfin détrompée quand on eut ouvert une petite porte, & que j’apperçus un ſuperbe jardin de forme ovale, entouré de peupliers fort hauts, qui en déroboient la vue à tous les voiſins. Au milieu étoit un pavillon ovale auſſi, ſurmonté d’une ſtatue coloſſale, que j’ai ſu depuis être celle de la déeſſe Veſta. On y montoit par neuf dégrés, qui l’entouroient de toutes parts. Je trouvai d’abord un veſtibule éclairé de quatre torcheres : des deux côtés étoient