Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/18

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deux baſſins, où des Nayades, de leurs mamelles, fourniſſoient de l’eau à volonté ; à gauche étoit un billard, & à droite un cabinet de bains, où l’on me fit entrer. On m’apprit que je ne verrois point la maîtreſſe du lieu, que je n’euſſe reçu les préparations néceſſaires pour paroître en ſa préſence. En conſéquence, on commença par me baigner : on prit la meſure des premiers vêtemens que je devois avoir. Pendant le ſouper ma conductrice m’entretint uniquement de la dame à qui j’allois appartenir, de ſes charmes, de ſes graces, de ſes bontés, du bonheur dont je jouirois avec elle, du dévouement abſolu que je lui devois. J’étois ſi étonnée, ſi étourdie des objets nouveaux qui me frappoient de toutes parts, que je ne dormis pas de la nuit.

Le lendemain on me mena chez le dentiſte de Mad. de Furiel, qui viſita ma bouche, m’arrangea les