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Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/22

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& offrant quelque choſe d’hommaſſe dans toute ſa perſonne. Dès qu’on m’annonça, elle lança ſur moi des regards paſſionnés, & s’écria : „ Mais on ne m’en a pas encore dit aſſez ; elle eſt céleſte ! puis, radouciſſant la voix, approchez mon enfant, venez vous aſſeoir à côté de moi. Eh bien ! comment vous trouvez vous ici ? Vous y plairez-vous ? Cette maiſon, ce jardin, ces meubles, ces bijoux, tout cela ſera pour vous ; ces femmes ſeront vos ſervantes, & moi je veux être votre maman. En échange de tant de choſes, de ſoins & d’amour, je ne vous demande que de m’aimer un peu. Allons, dites-moi : vous ſentez-vous diſpoſée ? Venez me donner un baiſer… „ Sans proférer une parole, & pénétrée de reconnoiſſance, je me jette à ſon col & l’embraſſe. „ Oh ! mais, petite imbécille, ce n’eſt pas comme cela qu’on