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Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/38

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Un tetin repouſſant le baiſer qu’il invite ;
Cheveux fins, levre mince, & doigts fort délicats
Complettent ce beau tout qu’on ne rencontre pas.

C’eſt d’après ce tableau de comparaiſon qu’on procede à l’examen ; mais comme depuis Hélene, il ne s’eſt point trouvé de femme qui ait réuni ces trente grains de beauté, on eſt convenu qu’il ſuffiroit d’en avoir plus de la moitié, c’eſt-à-dire au moins ſeize. Chaque couple vient ſucceſſivement à la diſcuſſion, & donne ſa voix à l’oreille de la Préſidente qui les compte & prononce. Toutes furent en ma faveur, & après avoir reçu ſucceſſivement l’accolade par un baiſer à la florentine, je fus ramenée, & l’on me donna le vêtement de novice, dans lequel je parus avec Mad. de Furiel. Alors, me jettant aux pieds de la Préſidente, je prêtai entre ſes mains le ſerment de renoncer au commerce des hommes, & de ne rien révéler des myſteres de l’aſſemblée, puis elle