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Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/60

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ble. Aujourd’hui, chargée de l’inſtitution du fils d’un Souverain[1], elle voit à ſes pieds les Grands de cette Cour. Trop inſtruite par une longue expérience, par des maladies cruelles, du danger du commerce des hommes, elle en dédaigne & les hommages & les ſoupirs. Sous prétexte de former ſon pupille, elle partage ſon tems entre le ſéjour de la Germanie & de cette capitale : elle vient ſe délaſſer de ſes importantes occupations dans notre ſein, avec une ferveur toujours nouvelle.

Nous poſſédons encore ſa digne émule, la Melpomene de la ſcene lyrique[2] ; grande actrice, elle étoit en outre cantatrice délicieuſe ; elle nous paſſionnoit par les accens de ſa voix enchantereſſe : eſprit enjoué & malin, elle répand avec autant de facilité que de

  1. Un Prince d’Allemagne, un Margrave.
  2. Mlle Arnould.