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Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/7

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Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789, Bandeau
Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789, Bandeau

CONFESSIONS
DE
MADEMOISELLE SAPHO.

Je ſuis née au village de Villiers-le-bel ; mon pere eſt un laboureur qui vit aſſez bien en travaillant, lui, ſa femme & ſes enfans : pour moi, les occupations de la campagne m’ont toujours répugné. Pendant que l’on étoit aux champs, on me laiſſoit à la maiſon prendre ſoin du ménage, & je le prenois ſouvent très-mal, ce qui me faiſoit gronder & maltraiter. Mon caractere me porte uniquement à la coquetterie. Dès mon enfance je goûtois un plaiſir vif à me mirer dans les ruiſſeaux ; dans les fontaines, dans un ſeau d’eau. Quand j’allois chez M. le Curé, je