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Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/79

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quelque choſe de fort extraordinaire. Je ſouhaiterois bien que vous m’eſtimaſſiez digne d’être attachée à vous, ou comme ouvriere, ou comme coëffeuſe, ou comme femme de chambre : comptez que vous n’aurez jamais été ſi bien ſervie. „

Cette liberté, cette aiſance de la part d’une ſubalterne, que je voyois pour la premiere fois, qui m’auroient indignée peut-être contre une autre, me plurent dans celle-ci, ſans doute par une ſympathie ſecrete, dont je reſſentois déja les effets ſans en connoître la cauſe, ſurtout quand, s’approchant de moi, me prenant les mains, les careſſant, les baiſant, elle m’ajoute : „ Allons, laiſſez-vous toucher ; ſoyez ma petite maîtreſſe, ma ſouveraine ; recevez moi ſous votre loi ; “ je me ſentis dévorée d’un feu bien plus violent que tout ce que j’avois éprouvé juſqu’alors ; mais, ne pa-