Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/81

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ſemble, mais avec un tel ſpaſme de ma part, que j’en reſtai en ſyncope. Ayant bientôt repris ſa premiere vigueur, il profite de mon état pour entrer dans la route du vrai bonheur, & me livrer un aſſaut ſi terrible, que la douleur me rappella à la vie, J’allois crier, lorſque le plaiſir fait expirer ma plainte ſur mes levres. Quand, après pluſieurs extaſes répétées preſque coup ſur coup, j’eus le loiſir de me reconnoître & de parler, je voulus ſavoir à qui j’avois eu à faire, & comment il avoit ourdi cette intrigue. N’oſant m’avouer quel il étoit, Mille me fit une hiſtoire : il ſe dit fils de Mad. de Furiel. M’ayant apperçue pluſieurs fois dans le carroſſe de ſa mere aux boulevards & dans ſa loge aux ſpectacles, il s’eſt ſenti jaloux d’elle ; il eſt devenu amoureux fol de moi : ne ſachant ni comment m’entretenir, ni comment me voir, inſtruit de