Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/84

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raſſé à ſon retour, de témoigner à ſa maîtreſſe ſa reconnoiſſance telle qu’il en avoit la coutume, & telle qu’elle l’attendoit, fut obligé d’avoir recours à quelque menſonge, & de la laiſſer ſortir du lit comme elle y étoit entrée. Elle ſe conſola dans l’eſpoir que cela iroit mieux une autre fois. Même anéantiſſement ; elle ne put plus douter de ſon refroidiſſement, & que ce refroidiſſement ne vînt de quelque autre allure. Il s’agit de la découvrir. Ses ſoupçons ne portoient nullement ſur moi, depuis ma réticence abſolue, d’après ce que lui avoit dit ſon amant, d’après la perſuaſion où elle étoit qu’il n’étoit venu chez moi qu’une fois & ſur-tout d’après le peu d’analogie qu’il devoit y avoir entre un coëffeur & une demoiſelle auſſi richement entretenue. Sans le hazard elle auroit donc été long-tems à eſpionner. Un matin qu’elle venoit m’apporter quelques modes,