Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/86

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à ſes yeux l’habillement qu’il vient de quitter & dépoſant trop bien contre lui ; elle fait ſemblant encore d’ignorer d’où il ſort. Elle veut le ſavoir, elle ne lui accordera ſa grace qu’à ce prix. Toute cette recherche étoit accompagnée d’un torrent d’injures, d’invectives, de menaces qui effraient ; il avoue tout pour en être quitte. Elle n’a plus rien à apprendre, elle ſort redoublant de fureur, & lui ſouhaite, pour dernier adieu, que Mad. de Furiel inſtruite de ſa perfidie, lui en paie inceſſament le ſalaire, & le faſſe aſſommer dans les bras de ſa conquête. Elle ne s’en tient pas à ce pronoſtic ; ayant laiſſé à l’infidèle quelques jours de repentir, ſans qu’il en profite, elle ſe rend chez Mad. de Furiel, & l’inſtruit de ce qui ſe paſſe. Cette dénonciation, jointe à ce qui avoit précédé, eſt un coup de lumiere pour celle-ci, qui ne doute plus d’être ma dupe ; mais elle en veut