Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/87

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acquérir la preuve plus certaine. Elle avoit eu ſoin de ſe faire donner le ſignalement le plus exact de ce garçon traveſti en fille. Elle s’en informe aux ſurveillantes, dont le rapport eſt parfaitement ſemblable. Elle donne ordre, la premiere fois que cette fille viendra, de la laiſſer paſſer ſans aucune difficulté ; mais de venir l’avertir ſur le champ. L’occaſion ne tarda pas à ſe préſenter d’obéir à Mad. de Furiel : on court l’inſtruire ; elle arrive. Nous étions enfermés dans mon boudoir ; elle en fait enfoncer les portes. Nous avions eu le tems de nous remettre en poſture décente ; mais trop d’indices nous trahiſſoient ; notre ſilence, notre ſtupeur ſur-tout, nous ne pouvions articuler une parole. Elle s’adreſſe à moi & s’écrie : „ Malheureuſe, voilà donc comme tu tiens tes engagemens, tes ſermens ? voilà comme tu reconnois mes ſoins, tu payes mes