Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I.djvu/515

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ment moins lâche, d’une couleur qui a donné son nom à l’espèce, est composée d’épillets au moins moitié plus petits que ceux du véritable fromental, et qui renferment deux ou plusieurs fleurs hermaphrodites, dont toutes les valves externes des balles sont aristées et nettement divisées, au sommet, en deux pointes acérées. (Voy. les détails de la fig. 661.)

Cette avoine, qui croit naturellement sur les coteaux et dans les prés secs, se sème rarement seule. Mêlée à d’autres herbes, dans les terrains élevés, sans aridité, elle augmente à la fois la quantité et la qualité des foins, avantage qui lui est du reste commun avec les deux espèces suivantes. — On la sème au printemps.

L’Avoine pubescente (Avena pubescens, Lin.), Avoine velue, Avrone (fig. 662), vivace, s’élève de 2 à 3 pieds (0m650 à 1 mètre) ; ses feuilles inférieures sont larges, courtes, molles et très-velues ; — ses épillets, sensiblement plus gros que ceux de l’avoine jaunâtre, luisans, quelquefois rougeâtres ou violets à leur base, et comme argentés à leur sommet, sont d’ailleurs composés de fleurs hermaphrodites, beaucoup plus volumineuses et souvent réunies au nombre de trois dans chaque glume, comme le représente le détail de la figure.

Mieux que les précédentes, elle s’accommode des terrains secs et élevés ; on l’y voit croître spontanément avec vigueur, et lorsqu’on la sème, elle produit, seule ou mélangée, un fourrage durable, particulièrement propre aux chevaux. — On peut semer, selon la qualité du sol, de 50 à 60 kilog. par hectare.

L’Avoine des prés (Avena pratensis, Lin.) (fig. 663), vivace, s’élève moins que l’avrone ; ses feuilles glabres sont plus étroites et plus longues, sa touffe talle davantage. — Sa panicule est plus resserrée, presqu’en forme d’épis ; — ses épillets sont encore plus alongés, panachés de blanc et de violet pâle, et composés d’environ 5 fleurs, fixées sur deux rangs opposes l’un à l’autre.

Cette espèce habite les prés et les champs ; elle redoute l’humidité excessive, et résiste assez bien à la sécheresse. — Son fourrage est excellent et très-recherché de tous les herbivores. On peut la semer de même, et à peu près dans les mêmes proportions que les espèces précédentes. G. Sinclair, qui ne lui croit pas des qualités nutritives égales à celles des avoines pubescente et jaunâtre, lui a reconnu la propriété de s’accommoder particulièrement des sols calcaires.

Canche (Aira). Comme dans les avoines, la glume est bivalve ; elle contient deux fleurs hermaphrodites ; la balle est aussi à deux valves dont l’extérieure porte également une arête plus ou moins genouillée, mais qui part de la base et non plus du dos de la balle.

La Canche flexueuse (Aira flexuosa, Lin.) (fig. 664), vivace, a été appelée aussi Canche de montagne, parce qu’elle affecte les lieux secs et élevés. C’est plutôt une plante de pâturage que de prairie. Ses tiges nombreuses, mais grêles, sont peu fourrageuses. — Elle forme à sa base une touffe assez fournie de feuilles courtes, glabres et jonciformes ; ses fleurs, réunies en panicule lâche et divergente, ont des balles luisantes et argentées. Cette espèce, qui forme assez fréquemment