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Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, II.djvu/35

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chap. 2e.
21
DU LIN ET DE SA CULTURE.
116 fr.  » c.
Façon à la houe ; une boisselée environ par jour, à 1 f. 25 c. la journée, pour un hectare 
 18    75
Un hectolitre deux décalitres de graines, au prix moyen de 40 f. l’hectolitre 
 48      »
Semis à la volée en repassant trois fois sur le même terrain ; — râtelage au râteau de 10 dents de fer pour recouvrir la semence, et de plus, pour relever à la pelle la terre qui tombe dans les raies de séparation et la rejeter également sur les billons, 7 journées environ à 1 f. 25 c. 
 8    75
Récolte, battage, etc., 25 journ. 
 31    25
Un tiers au moins du compost de l’année précédente à raison de 1 charretée et demie ou de 15 charges, à 60 c. la charge par boisselée, ce qui fait un peu plus de 135 fr. pour l’hectare, ci 
 45      »

Total des frais 
 267    75

Dans une année médiocre, on ne peut guère compter sur une récolte de plus de 12 douzaines de poignées par boisselée cadastrale. — 6 douzaines font une grosse ; ainsi on obtient deux grosses par boisselée, ou environ 30 grosses par hectare — La grosse ne pèse pas dans ce cas plus d’un poids 1/2 ou 19 livres 1/2 ; elle vaut en lin brut, non dépouillé de sa graine, environ 10 fr.

Produit 
 300 f.   » c.
Frais 
 267    75

Bénéfice 
 32    25

En diminuant le nombre d’animaux de labour, en semant sur un simple hersage comme on le fait ailleurs, et en enterrant le semis à la herse de branchages, on obtiendrait sur les frais une diminution sensible.

Dans les bonnes années, non seulement au lieu de 12 douzaines par boisselée on récolte jusqu’à 18 douzaines, mais la grosse donne plus de filasse en poids. — On trouve alors les résultats suivans :

45 grosses par hectare, à environ 11 fr., égalent en produit 
 495 f.   » c.
Frais 
 267    75

Bénéfice 
 227    25

Pour les lins d’été cultivés dans les îles et vallées de la Loire, l’évaluation est quelquefois fort différente.

Rente d’un hectare au prix de 10 fr. la boisselée 
 200 f.   » c.
Labour dit en plein rang, de 10 à 12 p. (0m271 à 0m325), 5 journées, terme moyen, par boisselée (un peu moins quand le sol est doux et propre, un peu plus quand il est rude ou sali de mauvaises herbes) ; ou 75 journées pour 1 hectare, à 1 f. 25 c la journée 
 93    75
Hâlage et râtelage de la terre avant le semis, une journée par boisselée 
 18    75
Un hectolitre environ de semences 
 80      »
Semis, une journée par boisselée 
 18    75
Sarclage, 2 journées par boisselée 
 37    50
Arrachage et mise en tas nommées mouches, idem 
 37    50
Battage et vannage, une journée par boisselée 
 18    75
Engrais à 50 c. la charge (on n’emploie pas de chaux), pour le tiers, un peu plus de 
 37      »

Total des frais 
 542      »
Dans une année moyenne, la boisselée donne environ 14 douzaines ou 2 grosses 1/3 à l’hectare, par conséquent elle produit 35 grosses du prix de 15 f. chacune, ou 
 525 f.   » c.
35 décalitres de grains à 7 f. 
 245      »

Produit 
 770      »
Frais 
 542      »

Bénéfice 
 228      »

La graine valait en 1834 8 à 9 f. Soit 8, le bénéfice se trouverait ainsi porté à 290 fr.

Dans les bonnes années, on peut compter 45 grosses à 17 f. ou 
 765 f.   » c.
45 décalitres de grains à 7 f. 
 315      »

Produit 
 1080      »
Frais 
 542      »

Bénéfice 
 538      »

Ce calcul n’est point exagéré. Toutes les terres de la vallée ne sont même pas affermées au taux que j’ai indiqué comme terme moyen ; et le prix de la graine, que la fraude a fait baisser sur le marché, s’est au contraire élevé chez les fermiers, auxquels on s’adresse en confiance, jusqu’à 10 f. et plus ; et pourtant les printemps sont si rarement favorables, elles récoltes nulles ou presque nulles sont devenues si fréquentes depuis un certain nombre d’années, que la culture du lin perd annuellement de son importance, tandis que celle des chanvres, qui exige des pluies moins fréquentes, s’étend dans les mêmes proportions.

Les lins d’été, récoltés ailleurs que dans la vallée, ont une valeur moindre de 3 à 4 f. par grosse. Leur graine s’est élevée par extraordinaire, l’année précédente, jusqu’à 6 f. le décalitre.

Depuis une vingtaine d’années, la culture des lins s’est propagée dans le département de l’Aisne. Là, d’après M. André, qui a publié sur la culture, le travail des lins et la fabrication des toiles, un Mémoire assez étendu dans le n° d’avril 1832 des Annales de l’Agriculture française, dans la crainte de ne pas réussir, beaucoup de cultivateurs n’ensemencent point eux-mêmes la terre destinée à porter le lin ; ils la louent. D’un autre côté, les personnes qui s’occupent du teillage (les liniers exploitans) traitent rarement avec les cultivateurs ; ne faisant valoir que le produit de quelques arpens qui exigent souvent l’emploi de la majeure partie de leur avoir, le manque de récolte leur ferait un tort trop considérable et d’autant plus sensible qu’ils